La néobanque Orange Bank a aujourd’hui atteint les 300 000 clients, malgré un lancement désastreux. Le PDG, Stéphane Richard, prône un modèle semi-digital.
Orange Bank a lancé sa banque mobile le 2 novembre 2017. Malheureusement, à sa sortie, la néobanque a d’entrée fait naufrage. En effet, de nombreux problèmes ont été relevés :
des cartes bancaires détériorées
une application mobile avec des soucis fonctionnels
des bugs sur le support client automatisé nommé Djingo
des double prélèvements à l’inscription
Les plaintes ont donc été nombreuses sur les réseaux sociaux. Stéphane Richard a dû s’excuser pour l’échec de ce lancement, mais il ne s’est pas laissé découragé. Orange Bank a immédiatement tout mis en oeuvre pour se rattraper auprès de ses clients ou prospects.
Aujourd’hui, Orange Bank a réussi à séduire 300 000 clients, malgré son premier lancement catastrophique. La néobanque arrive désormais à la cheville des banques en ligne telles que Hello bank!, Boursorama et BforBank. Néanmoins, à son lancement, l’objectif d’Orange Bank était d’atteindre les 400 000 clients à la fin de l’année 2017, et les 2 millions d’ici 2020.
Cette croissance en termes de clients a malencontreusement impliqué de grosses pertes financières. Le groupe Orange a perdu 169 millions d’euros concernant son activité bancaire, car le coût d’acquisition était particulièrement élevé. La somme de 500 à 600 millions d’euros qui devait être consacrée à Orange Bank était visiblement supérieure aux dépenses réelles.
“Je ne crois pas au modèle exclusivement digital”, a déclaré le PDG du groupe Orange. En effet, Orange Bank se démarque des banques en ligne traditionnelles, avec un modèle qui n’est pas 100% numérique. Elle est également vendue en boutique, à des comptoirs physiques qui ne sont cependant pas censés servir d’assistance quotidienne mais seulement d’assistance pour une ouverture de compte.
Si Orange Bank n’offre pas autant de services bancaires que les banques concurrentes, c’est voulu. En effet, elle veut seulement proposer un compte courant, un livret épargne et un prêt personnel. À l’origine, le modèle d’Orange Bank se voulait gratuit, sous condition. Aujourd’hui, elle propose tout de même une carte bancaire Visa Premium qui impose une cotisation de 7 euros par mois.
L’avantage d’un modèle semi-digital, c’est qu’il peut toucher deux cibles : “Sur le canal digital, on recrute un profil assez orienté techno et assez jeune. Sur le canal physique, on recrute des gens qui sont beaucoup plus représentatifs de la France entière”, explique Paul de Leusse, directeur général de la banque mobile.