Boursorama peut aujourd’hui compter sur ses 1,2 millions de clients pour faire d’elle la banque en ligne leader du marché en France, tout juste devant ING Direct. Lors de leur lancement, ces nouvelles banques en ligne avaient l’argument choc : s’affranchir, ou tout du moins réduire, les frais de banque qui étaient facturés par les banques traditionnelles. Ces dernières, sentant la menace, ont rapidement emboîté le pas en rachetant ces banques en ligne : Boursorama appartient aujourd’hui à la Société Générale, Fortunéo au Crédit Mutuel. Pour le reste, les banques traditionnelles ont lancé elles-mêmes leurs propres services de banque en ligne : Hello Bank pour la BNP Paribas ou Bforbank pour le Crédit Agricole.
Cependant, il faut savoir que la part de clients optant pour ces banques en ligne (intégrées à la banque traditionnelle) reste très faible. Parallèlement à cela le Groupe Orange, comptant sur sa base de clients dans la téléphonie mobile, lance Orange Bank en ayant pour objectif d'atteindre les 2 millions de clients dans les 10 années à venir. Et puis il y a ces nouveaux acteurs, les néo-banques, qui en plus du service de base accompagnent leurs clients avec une panoplie de gadgets supplémentaires : applications pour payer, agrégations de comptes, encaissement de chèques par mobile…
Le premier argument de la banque en ligne repose sur la gratuité du compte. Le directeur de Bourserama, Benoît Grisoni, en est fier : une « stratégie (qui) n’a quasiment pas bougé depuis 10 ans ». Cela ne menace pas les banques traditionnelles qui en profitent pour capitaliser sur des offres de paiement bien réfléchies et les services de crédits.
Les nouveaux arrivants, eux, doivent rapidement rattraper le retard accumulé. Chacun y va se ses alliances et stratégies : N26, par exemple, s’est uni à Younited pour le crédit à la consommation et Orange Bank promet une offre similaire dans le courant de l’année en plus de planifier l’octroi de prêts immobiliers.
Pendant cette ascension, les banques en lignes ne sont pas à l’abri des reproches, certains estiment que la modernité n’y est pas encore et qu’il ne s’agit que d’une stratégie d’écrasement des coûts. Le futur pour la banque en ligne se situe dans dans le recherche de la rentabilité. Fortunéo est la seule banque à ce jour qui dit faire du profit. Il va donc falloir penser à long terme et commencer à développer des produits et des services que les clients auront envie de payer.