Si la plupart des banques s'étaient déjà lancées dans le numérique pour s'adresser à leurs clients, certaines d'entre elles se sont montrées jusqu'alors encore un peu réticentes à passer au digital. Parmi les retardataires, on peut notamment compter les Caisses d'Épargne, qui ont récemment choisi de changer de stratégie. En effet, le groupe BPCE, composé de Banque populaire et de Caisse d'Épargne, a annoncé la mise en place d'Enjoy, son compte mobile low-cost. Celui-ci viendra concurrencer l'offre Eko du Crédit Agricole, qui a connu un franc succès.
L'annonce a été faite par le directeur général de la BPCE : les Caisses d'Épargne lanceront leur offre digitalisée dès la rentrée : « Elle sera lancée en septembre dans les Caisses d’Épargne et les Banques Populaires, sous deux noms. » L'offre, à destination des plus de 18 ans, se nommera Enjoy, et ne coûtera que 2 euros par mois aux clients, soit 24 euros à l'année. Les services proposés par la BPCE à travers Enjoy sont très complets, et comprennent la tenue d'un compte, un chéquier, le service Direct Écureuil qui permet la gestion de ses finances en ligne, un accès à l'application Caisse d'Épargne, une carte bancaire à autorisation systématique, et la possibilité de retirer dans tous les distributeurs de la banque. Pour ces derniers, ceux effectués auprès d'autres banques engendreront des frais.
Le Crédit Agricole avait donné le la avec son offre Eko à la fin de l'année 2017, ce qui avait apporté de multiples nouveaux clients auprès de l'établissement bancaire. La BPCE souhaite ainsi répliquer : «Nous aurons la même offre qu’au Crédit Agricole, mais avec un suivi à distance uniquement, par un plateau téléphonique.» En effet, si le Crédit Agricole met en avant le fait que ses clients pourront être en relation avec des conseillers physiques, le Caisse d'Épargne, de son côté, prône l'autonomie et le fait de pouvoir tout faire soi-même, directement en ligne. Ainsi, si les clients souhaitent accéder aux conseils d'un professionnel, ils le pourront, mais seront en revanche facturés 5 euros. « L’option prise par BPCE est de ne pas lancer de banque en ligne, mais d’en faire dans les Banques Populaires et Caisses d’Épargne. Toutes les grandes banques françaises ont lancé ou vont lancer leur banque en ligne. Mais c’est un modèle qui n’est pas viable en France [...] Ce sont essentiellement des banques secondaires », a déclaré le directeur de la BPCE.