D’après Les Echos, le Crédit Agricole projette de recapitaliser sa banque en ligne ne comptant que 180 000 clients, à une hauteur de 120 millions d’euros. Si la banque verte est la première banque des Français avec plus de 21 millions de clients, l’investissement effectué dans sa banque en ligne jusqu’ici n’a pas semblé être suffisant. Huit ans après le lancement de BforBank, la banque privée en ligne, le Crédit Agricole souhaite accélérer par le biais d’une augmentation de capital de 120 millions d’euros dans sa filiale avec ses 250 employés.
Ce projet de recapitaliser la banque en ligne du Crédit Agricole passe mal au sein des caisses régionales. Le syndicat national de l’entreprise Crédit Agricole affilié CFE-CGC s’y est opposé et l’a d’ailleurs expliqué sur son site : il demande de BforBnk, « qui reste un concurrent » soit rattachée directement à l’entité cotée en Bourse, Crédit Agricole S.A. Le syndicat rappelle aussi que le retour sur l’investissement, notamment 100 millions d’euros à la création, était prévu dans le business plan « en huit ans, avec un résultat net positif dès 2013 ».
Cette augmentation de capitale doit alors favoriser le nouveau positionnement de la banque en ligne BforBank comme un « modèle augmenté » qui complètera les caisses du Crédit Agricole sur le terrain, en agence. Le syndicat ajoute que : « A travers un concept pour le moins fumeux, on veut nous faire croire que des synergies seront établies entre BforBank et les caisses régionales ».
Si la banque en ligne affirme proposer « une expérience innovante pour piloter ses finances et prendre en main la gestion de son patrimoine pour les clients autonomes, actifs et mobiles », cette dernière semble avoir des difficultés à s’imposer sur le marché. Elle a du mal à se positionner à travers son identité et sa cible entre les banques privées numériques et les banques en ligne avec des tarifs attractifs.
Depuis son lancement en 2009, la concurrence s’est faite de plus en plus importante avec de nouveaux acteurs redoutables comme les startups de la Fintech ou les néo-banques. André Coisne, ex-patron de BforBank a d’ailleurs poursuivi son chemin chez la concurrence Orange Bank l’an dernier pour donner sa place à Bruno Carles dirigeant des assurances à la personne du Crédit Agricole. Toutes les banques en ligne développent et améliorent leurs offres et services depuis l’entrée officielle d’Orange Bank dans le secteur. Et apparemment, le Crédit Agricole ne veut pas rester sans rien faire et a pris cette décision de relancer BforBank pour un meilleur positionnement.