Bien que les banques en ligne et néobanques aient réussi à bouleverser le secteur bancaire et fassent preuve d'une solide concurrence face aux établissements traditionnels, celles-ci rencontrent cependant un passage difficile. En effet, il semblerait que la plupart d'entre elles ne soient pas rentables : à trop baisser leurs frais et à force de cumuler les primes de bienvenue, elles voient leurs comptes virer au rouge. Si plusieurs d'entre elles affirment qu'il s'agit-là d'une stratégie et qu'elles vont rapidement remonter la pente, vont-elles réellement réussir à devenir rentables en continuant à proposer des offres de la sorte ?
Aujourd'hui, les banques en ligne sont connues de tous, et de plus en plus de personnes songent à transférer leurs comptes vers ces nouveaux établissements : entre les frais peu élevés qu'ils proposent, les services, primes et autres promotions qu'ils garantissent à leurs clients, cela intrigue et attire les foules.
« Ces nouveaux acteurs ont de fait gagné des parts de marché : 6,5% des Français en sont aujourd'hui clients et surtout un tiers des conquêtes clients ont été réalisées par ces nouveaux acteurs en 2017. Par leur dynamisme commercial, ils sont devenus des acteurs incontournables de la banque de détail en France », explique l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution. Cependant, le fait de s'imposer aussi rapidement a un prix, et les banques en ligne le paient actuellement : en effet, la majorité d'entre elles ne seraient, à l'heure actuelle, pas rentables.
L'Acpr aurait mené l'enquête auprès d'une douzaine de banques en ligne, et le résultat est sans appel : "sauf quelques rares exceptions, ces nouveaux acteurs ne sont pas parvenus à dégager des résultats positifs en 2017." Mais ces résultats négatifs ne semblent pas faire peur à ces établissements : selon eux, il s'agit purement d'une stratégie, et toujours selon l'étude, pour 50% des banques, ces dernières devraient devenir rentables d'ici 2020. Une affirmation qui laisse toutefois l'Acpr sceptique : "Si les acteurs sondés (...) ambitionnent un total de 13,3 millions de clients à fin 2020, aucun élément ne laisse présager une croissance du marché français.La population française est déjà fortement bancarisée, la croissance démographique reste faible et l'hypothèse d'une augmentation structurelle de la multi-bancarisation reste débattue." Si cette évolution reste à démontrer, les banques en ligne sont tout de même parvenues à changer les codes et faire forte concurrence aux établissements actuels.