Le 28 novembre 2016, une cinquantaine d’employés de la première banque en ligne internationale ING Direct, travaillant dans un centre d’appels de Reims (Marne) ont reçu un mail leur annonçant que leur centre sera fermé très prochainement, dès le printemps. Une vingtaine d’employés de deux agences de Paris et de Lyon ont connu le même sort.
Mais ces 70 salariés n’aurait pas dû apprendre si tôt ce qui se manigançait entre les ressources humaines et la direction. Le service RH a en effet commis une erreur. Ce mail était au départ destiné au comité de direction, mais s’est finalement retrouvé dans les boîtes mail des salariés concernés.
Le Parisien, qui a relayé l’information, a également pu se procurer ce mail. Celui-ci expliquait en fait la procédure de plan social à adopter pour licencier les employés sans encombres : un calendrier des annonces, les obstacles à éviter, et les dommages collatéraux possibles, comme un mouvement de grève, une démotivation collective, une dégradation des services et la propagation d’une mauvaise image d’ING Direct… Et les salariés sont loin d’être comblés par les négociations de ce Plan De Sauvegarde de l’Emploi (PSE).
Nous pouvons comprendre la colère des employés de la plateforme téléphonique qui ont reçu ce mail alors que la première banque en ligne internationale hollandaise avait annoncé, en ce début d’année 2017, une hausse des bénéfices de 16%, atteignant désormais le seuil des 4,65 milliards d’euros. Le plan social prévu a alors été très mal accueilli.
Les 53 employés du centre d’appels de Reims ont donc décidé, depuis le mardi 21 février, de protester en démarrant un mouvement de grève illimité. D’autres employés ont manifesté à Paris.
Thomas Hollande, l’avocat des employés licenciés d’ING Direct, mandaté par les syndicats du groupe bancaire, présent lors du mouvement de grève à Reims, a annoncé que “la direction refusait d'augmenter les indemnités de licenciement à un niveau décent”.
La direction précise cependant que 25 emplois seront créés dans un centre parisien. Cependant, il est annoncé par les Echos que d’ici 2021, la banque en ligne comptait supprimer 7 000 postes aux Pays-Bas et en Belgique afin d’économiser 900 millions d’euros par année.