C'est une bonne nouvelle pour les ménages français, puisqu'ils sont de moins en moins nombreux à dépasser leur découvert autorisé. Pourtant, selon une étude de Panorabanques, ils sont encore 24 % à se retrouver dans le rouge une fois par mois et 60 % à devoir faire face à des difficultés financières une fois par an. Une proportion qui paraît très importante, pourtant cette tendance est en nette amélioration depuis cinq ans. Ainsi, en 2014, 28 % des ménages connaissaient des difficultés financières une fois par mois. A contrario, alors que 35 % des Français n'étaient jamais à découvert en 2014, ils ont été 40 % à l'être en 2018.
Le découvert n'épargne aucune catégorie de Français, puisque même chez ceux gagnant plus de 3 000 euros mensuels, 50 % d'entre eux connaissent un solde négatif au moins une fois par an. Un risque qui varie tout de même selon les revenus : 27 % des Français gagnant moins de 1 500 euros se retrouvent à découvert tous les mois, soit deux fois plus que les Français les plus aisés, aux revenus dépassant 3 000 euros (13 %).
En outre, il semblerait que les femmes soient plus exposées au découvert bancaire que les hommes, puisque 28 % d'entre elles font face à ce problème chaque mois, contre 21 % des hommes. Une différence importante qui peut s'expliquer par le fait que les femmes sont bien souvent moins bien rémunérées que les hommes et qu'elles ont tendance à effectuer plus de dépenses de base pour le ménage que leurs partenaires.
Quel que soit leur revenu, 66 % des Français disposent d'une autorisation de découvert. Parmi ces 66 %, 90 % des Français se retrouvant dans le rouge une fois par mois ont opté pour le découvert autorisé, et 39 % d'entre eux ont tout de même souscris à cette option, "par précaution".
Une autorisation de découvert qui n'est pas gratuite, puisque la mise en place de ce système permettant de bénéficier d'une facilité de trésorerie coûte en moyenne 7 euros par an. Mais attention aux frais de dépassement de découvert autorisé, qui peuvent s'avérer très coûteux via l'envoi d'une lettre d'information au client et des commissions d'intervention plafonnées à 8 euros. A ces frais viennent s'ajouter un taux applicable au découvert autorisé : par exemple, 7 % chez Boursorama et 16 % chez BNP Paribas. Une fois la limite de découvert franchit, ce taux grimpe à 16 % pour les banques en ligne pour atteindre 20 % chez les banques traditionnelles.
Au total, les frais engendrés par un dépassement de découvert ont atteint en moyenne 60,20 euros en 2018, un chiffre en augmentation depuis 2014. Des frais qui varient grandement d'une banque à l'autre. Ainsi, selon l'enquête menée par Panorabanques, les banques en ligne (Ing Direct, Hello Bank...) se révèlent là aussi nettement plus compétitives puisqu'elles ne facturent ni les lettres d'information ni les commissions d'intervention, sauf dans de rares cas.